Dorothy Gales' Eyes
Dorothy Gales' Eyes
J'ai parcouru beaucoup de kilomètres à pied, à vélo, en voiture...Pour être assez émerveillée par cet espace infini et désertique qu'est la Californie.
Appareil photo en bandoulière, je me suis rendue très vite compte malgré moi que mes randonnées pédestres étaient toujours accompagnées par l'image de la petite bicoque de bois emportée par le souffle de l'ouragan dans le film " le Magicien d'Oz", Dorothy Gales protégeant Toto dans ses bras et regardant défilé le paysage sous ses pieds.
Le nom de ce personnage de fiction pour mon projet photographique " Le regard de Dorothy Gales" s'est imposé à moi.
Et puis cette petite musique qui trottait toujours dans ma tête lors de mes marches "La petite maison dans la prairie", Série culte des années 70, souvenir de mon enfance, de mon premier amour cinématographique et de l'idée de l'Amérique que j'avais à l'époque dans mon petit immeuble du Sud de la France.
Et bien oui cette Amérique existe encore, elle était là devant mes yeux, dans ces collines désertiques, arides et à la fois majestueuses, peuplés de quelques vaches rayées, où félins et paysans se côtoient, il faut descendre dans les villes ou villages pour croiser quelques touristes.
Et c'est là où j'ai découvert ce monde à part un monde sans âge, témoin d'un autre temps.
Ces granges magnifiques prêtent à s'écrouler sous le poids de leurs ans, de la dureté du climat qui éventre leurs murs, leur toiture épuisée s'affaissant jusqu'à terre, elles font partie du paysage, de l'histoire.
Les vaches y viennent s'y prélasser pour profiter d'un filet d'ombrage, peu, servent encore, elles sont oubliées, probablement rebâties ou seront démolies dans quelques mois...
Elles m'ont ému, elles sont là debout, perdues au milieu de nulle part en Californie. J'ai voulu témoigner de ces rencontres fébriles, qui ne tiennent que par un fil pour certaines.
Ensuite il y a les villes chères à mon coeur, San-Francisco, et Portland bien-sûr, ces rues colorées et artistiques ou un sticker, un graffiti , une affiche publicitaire, deviennent une oeuvre d'Art...
Un hommage aux quartiers que j'aime de Portland, et qui par la force de la gentrification prennent une autre dimension.
Un regard sur un temps révolu.
J'ai choisi de créer une atmosphère cinématographique en modifiant les couleurs par Lightroom