De son étymologie même (celle de dessein, et de l'italien disegno), le dessin renvoie à l'idée de projet, de finalité. Il est l’expression physique de l’idée mentale. C’est par le dessin que l’artiste retranscrit et visualise son idée. La perspective devient une science prisée et expérimentée par les artistes pour rendre au mieux l’impression de profondeur d’une scène et pour incarner le tableau.
La Renaissance est une période cardinale dans le développement du dessin, c’est à cette époque que se fixe la perspective. Il devient une pratique essentielle à la formation des peintres. À la Renaissance, cette technique est considérée comme un support aux arts et pensée comme un outil préalable à la création de la peinture. Souvent annotés ou retouchés, les dessins étaient rarement signés, manipulés souvent sans précaution puisque considérés comme n’ayant aucune valeur artistique. Véritables objets d’étude, de nombreux dessins ont disparu. Les disciples des grands maîtres ont été formés à copier les dessins originaux des maestros ; il est donc très difficile d’authentifier certains dessins anciens. Leurs conservation et authentification restent encore aujourd'hui délicates. À la Renaissance, les thèmes privilégiés du dessin étaient d’abord l’Antiquité; les canons artistiques de l’Antiquité étaient considérés comme les critères ethniques de beauté. Véritable appui aux sciences, le rôle du dessin comme support aux études scientifiques et archéologiques n’était pas à minimiser. Avant le développement de la photographie et à partir du XVème siècle, le dessin était la seule technique possible pour enregistrer les découvertes faites lors des fouilles des ruines. Le dessin provoque alors un véritable engouement du côté des érudits et des artistes pour les civilisations antiques. Les dessins permettaient de partager des témoignages et de diffuser des savoirs.
Le deuxième thème de prédilection était l’anatomie : le dessin anatomique va permettre aux artistes de se former, de développer leur technique, l’étude du corps humain et des mouvements. L’étude du corps humain devient alors un passage obligé pour les artistes. À travers leurs dessins, les artistes dépeignent des corps en mouvement, en torsion. Les dessins leurs permettent également d’étudier les proportions. Les dessins sont réalisés d’après la nature, à partir d’un modèle vivant.
Le dernier thème est le dessin d’étude scientifique ; vouloir rendre compte de la nature de la manière la plus précise possible. C’est à cette époque que les artistes Michel-Ange, Léonard de Vinci et Albrecht Dürer vont contribuer à élever le statut du dessin au rang d’œuvre d’art à part entière. Il existe plusieurs natures de dessins. Ce peut être un croquis (dégager l’essentiel du sujet, du motif qui alimentent les carnets de voyage), une esquisse (phase préparatoire de recherche), une étude préparatoire (base de travail) ou une œuvre pleinement élaborée.
Longtemps le dessin fut considéré comme la source, la matrice et le corps de la peinture, de la sculpture, de l’architecture et de tout autre expression plastique. Il était la marque physique, manuelle, la retranscription de l’idée et du concept. S’il n’a rien perdu de son caractère intellectuel qui lui était propre, le dessin est à appréhender sous une vision nouvelle en prenant en compte toutes les évolutions et changements contemporains.
Cantonné à une feuille de papier, le dessin a connu au fil des siècles un développement considérable, une diversité des médiums, des techniques, une nouvelle esthétique et un élargissement de son champ d'expression
Le dessin n’est plus cloîtré à une simple feuille de papier, il se propage, s’approprie l’espace, envahie, se développe en profondeur et sur des plus grands formats. Il rivalise avec les formats souvent monopolisés par la peinture. Il conquiert un nouveau type de collectionneurs.
Le dessin est une pratique appréciée par les collectionneurs. De nombreuses foires d’art contemporain sont dédiées à cette expression artistique. La diversité des médiums, des techniques et des styles ne cesse de charmer les collectionneurs. Les dessins contemporains reprennent les préceptes de l’époque moderne et d’autres productions. Les artistes créant des dessins ne se limitent pas forcément à cette pratique, ils peuvent également s’adonner à la peinture ou à la sculpture. A contrario, il n’est pas rare que les artistes dont la pratique principale est la peinture ou la sculpture s’essaient également au dessin. Le dessin étant à la base de toute création plastique et esthétique.
À l’esthétique figurative, abstraite ou géométrique, le dessin contemporain présente des iconographies diverses et reprend les influences de la Renaissance. Sa nature technique peut être un croquis, une esquisse, une étude préparatoire ou une œuvre pleinement élaborée.
L’art contemporain a redonné un souffle au dessin après son apogée à la Renaissance. L’époque contemporaine a modifié le rapport originel des artistes au dessin. Le dessin contemporain demeure une pratique propice à toutes les expériences.
Le dessin peut également suivre plusieurs techniques : la pointe noire, le lavis, la sanguine, le fusain, la gouache, la pointe de métal ou encore l’encre de chine. Le réservoir donne accès à de nombreux styles de dessins avec notamment les artistes phares tels que Sarah Guiraudon, Laurent Perbos, Jean Le Gac ou encore Pépé Vignes. Des dessins préparatoires pour certains et des œuvres à part entière pour d’autres.