Catherine Henry 

Ma démarche est tout à fait empirique. Mon inspiration est intuitive, par exemple pour le tryptique que je présente "aïe aïe aïe", j'ai rencontré une tête d'aïl qui m'a séduite tant par sa forme que par sa personnalité et je me suis dit que j'allais la peindre en grand format pour l'honorer de sa beauté.

La série "Frottements" fait partie d'une suite de peintures de légumes grands formats, puis l'intérieur des légumes et là je suis rentrée encore plus dans la matière organique avec mes mains, mon énergie et des bouts de tissus frottés sur la toile qui rajoutaient ou supprimaient de la peinture, tantôt fluide, tantôt épaisse. Chacun peut y voir ce qu'il veut. J'aime la Nature et la solitude (sans fracas humains) dans des espaces sensoriels. Le coeur d'une fleur, la délicatesse d'une plume ou la voûte céleste me fascine. J'ai pratiqué et enseigné la Danse primitive et le Land Art dans des lieux comme le Parc du Mugel à La Ciotat ou dans des forêts sauvages. Je me suis roulée dans la Terre dans des rivières. La danse et la peinture ne font qu'un à l'intérieur de moi et le geste a un rythme propre au lieu, à l'instant T. J'aime peindre le réel mais je le transforme à ma façon. Je peins la Nature comme des personnages. Nous communiquons, nous nous connectons.