Delia Diana Hamer
Delia Diana Hamer
Pour pouvoir déchiffrer ses peintures, deux mondes doivent être pris en considération : le monde grec antique, avant que le Logos ne supplante le Mythos, et la théologie chrétienne (Delia Diana Hamer a été élevée au sein du mouvement évangélique charismatique, qui, comme beaucoup d’autres, brouille la frontière très mince entre christianisme et sectarisme).
Ces deux éléments font partie intégrante de son éducation et constituent son «lexique» intérieur. Elle emprunte intuitivement les mots et les images de ces mondes jusqu’à ce que le sien prenne forme. C’est un monde de rêve où les lois de la gravité, du temps et de l’espace ne sont pas respectées et où rien ne rappelle que la civilisation a eu lieu.
Les personnages féminins qu’elle incarne ne sont que des «vaisseaux» pour dépeindre l’âme humaine, dans toute sa crudité et sa vulnérabilité. Elles sont nues non pas parce qu’elles sont regardées ou objectivées, mais parce que c’est ainsi qu’elles ont été créées.
L’artiste se concentre sur ce qui est intrinsèquement humain et non sur ce qui a été construit et sur ce qui est depuis que le soleil a commencé à briller sur nous et qui sera toujours là après.
Ses personnages sont souvent représentés les yeux fermés, symbole d’introspection. Pour donner vie à ces décors archaïques,elle utilise divers matériaux : peinture acrylique et à l’huile, feuille d’or, collage de papier, barres d’huile, crayons et pastels, appliqués le plus souvent sur une toile de lin mais aussi occasionnellement sur papier.
Son éducation dans le sud de l’Espagne a eu une grande influence sur son travail. Cela se manifeste essentiellement dans sa palette de couleurs et dans la flore qu’elle représente (agaves, palmiers, grenadiers...) Il semblerait qu’elle soit toujours à la recherche d’harmonie et d’ordre, comme si elle essayait de donner un sens extérieur à ce qui semble flou et déconcertant à l’intérieur.
Les couleurs ne s’entrechoquent pas, les compositions visent l’équilibre, l’anatomie humaine n’est pas déformée jusqu’au point de non-retour et les personnages sont de taille humaine. Si l’on y regarde de plus près, il ne faut pas se fier à ce calme apparent, car derrière toute âme pensive se cache un Sturm und Drang.
Dates clefs
Née en Allemagne (Cologne, 1992), elle a grandi dans la campagne du sud de l’Espagne. Après des études de peinture à l’Accademia di Belle Arti di Brera de Milan et d’un master à L’University of Arts de Londres, elle décide d’installer son atelier à Lisbonne. Depuis, son oeuvre a été montrée à l’occassion d’expositions personnelles et collectives et plusieurs de ses tableaux font désormais partie de collections privées.