Auriane Phillippon 

Dans sa démarche, Auriane s’intéresse à la connexion de l’humain à son environnement sur tous les plans. C’est une démarche qu’elle développe depuis des années en s’interrgogeant sur la signification du mythe de L’Arbre et de La Pirogue. En effet il est un mythe des îles Vanuatu en Océanie qui dit ceci : « Tout homme est tiraillé entre deux besoins. Le besoin de la Pirogue, c’est à dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoins de l’Arbre, c’est à dire de l’enracinement, de l’identité. Les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue. » Dans sa thèse, le géographe Joël Bonnemaison décortique ce mythe en le contextualisant et en concluant que l’arbre est homme et que la pirogue est territoire. Ce mythe a de fascinant que nous pouvons l’interprêter au regard de nos sociétés occidentales et porter un regard plus attentif aux connexions internes (l’arbre) et externes (la pirogue). Dans ses tableaux, Auriane le retranscrit à travers ses interrogations et ses inspirations, tantôt paysages abstraits, tantôt humanistes. Pour elle, le tableau vit par lui-même. Elle se sert de matériaux de construction pour créér la structure sur la toile et ancrer l’âme du tableau à la manière de l’arbre et donner du mouvement grâce à la peinture telle la pirogue. L’objectif est ainsi de faire voyager les spectateurs à travers les éléments afin qu’ils se retrouvent dans leur propre environnement.