Khadija Tnana
Khadija Tnana
Descendante d’une noblesse de robe par sa famille andalouse arrivée dans l’Empire Chérifien avec Ali Al-Mandri au XVe siècle pour fonder Tétouan, Khadija Tnana a résidé durant une partie de son enfance dans la belle demeure de son grand-père maternel, grand Cadi sous un protectorat espagnol.
Son père, Mohamed Tnana, figure de la lutte pour l’Indépendance, cofonda dans les années 30, avec Haj Abdeslam Bennouna, le mouvement qui constituera le Parti nationaliste de la réforme.
Militante par l'image comme d'autres l'ont été par leurs textes, Khadija Tnana a choisi l’art en réponse à sa désillusion en politique.
Animée par l’envie d’améliorer le quotidien des autres, ses déceptions politiques l’ont inévitablement poussé à se consacrer totalement à sa passion pour l’art. Ses toiles se caractérisent par une énergie sans limites avec la volonté de briser les tabous et d’exprimer ses idées en toute liberté.
La femme est au cœur de son œuvre.
Le corps de la femme s’impose comme un sujet de prédilection dans sa peinture. Il est utilisé comme un moyen qui symbolise toute la souffrance que connaissent les femmes dans la société marocaine où l’atmosphère de malaise et d’incompréhension règne entre les deux sexes.
Le corps devient un pilier pour travailler sur différents sujets comme la révolution palestinienne, l’immigration clandestine ou encore la relation de l’homme à la femme dans ses différentes manifestations. Une relation de tension, de ce qui intéresse l’homme chez la femme, de l’amour et de l’union entre deux cœurs ou entre deux corps ce qui est sublime.
L’artiste travaille la nudité, si problématique dans le monde arabo-musulman qui est le sien, comme si c’était là son destin artistique.
Obstinément, Khadija Tnana tente de dépasser les limites, sociales et culturelles que la société voudrait lui imposer.
Pour Khadija, l’art n’a de sens et de pertinence que s’il appuie là où se trouve la vérité, bien trop souvent douloureuse et inacceptable pour la bien-pensante.
Les œuvres de Khadija Tnana représentent des femmes libres et d’hommes captivés. On s’y émancipe !