Pauvre amour et rosier

Agathe David, née en 1985, poursuit une pratique exigeante du dessin. Elle se forme aux Arts Décoratifs de Strasbourg, puis elle décide de suivre une formation en design textile à l’école de La Massana de Barcelone. Elle est attirée par les pratiques anciennes et procède donc par d’infimes touches, point par point au crayon à pointe sèche.

Le travail pictural d’Agathe David porte en lui une forte dimension onirique, mêlant réel et merveilleux. Ses dessins résultent le plus souvent d’images mentales proches du rêve. 

Les récits, les mythes et les religions lui sont une grande source d’inspiration. Influencée par l’univers des cabinets de curiosités et des chambres des merveilles de la haute Renaissance, son travail lui permet alors de tisser des liens étroits entre différents univers qui pourraient ne pas se rencontrer. 

Ainsi, ce réel traduit par le dessin ou le travail de l’image devient le lieu naturel de manifestations oniriques. Utiliser des éléments et paysages familiers appartenant au vocabulaire de notre imaginaire commun lui permet de créer une passerelle entre l’ordinaire et le symbolisme. S’invente alors une combinaison sur-réelle, surprenante, parfois inquiétante. Ce vocabulaire provient tout autant de certains aspects esthétiques et subjectifs de l’inconscient, qu’à d’autres éléments puisés dans les mythologies, les cultures indigènes anciennes ou encore des mystiques ayant trait à la foi dans la magie.

Par ce biais, il s’agit d’essayer de révéler une forme d’essence fabuleuse, de proposer une vision du réel plus ample en considérant la part d’étrangeté et de mystère qui est inhérente à l’existence et à l’esprit humain. Dans un monde où l’imaginaire tend de plus en plus à nous être dicté, son travail se veut l’écho d’une sorte de quête, de postulat du réenchantement.