Ca passe ou ça casse

Caty Laurent récupère et travaille les chutes d'un matériau connu mais peu usité - l'ardoise - roche schisteuse fissile, qu'elle casse, fractionne, rogne, perce, découpe ou cisèle, repoussant ses limites, pour construire tableaux, sculptures, installations mobiles ou mosaïques architecturales.

L'artiste s'approprie cette matière; et en allège le rendu par un agencement et une pose des tesselles peu classiques.

Sur la tranche, à plat, de biais, ciselée, suspendue, l'ardoise a d'infinies possibilités de rendu, et présente de par sa texture et sa couleur, moult effets de lumière et de jeux d'ombre dans une gamme moirée variant des noirs aux gris.

Le liant, colle à carrelage blanche ou mélangée à des pigments noirs, fait partie intégrante de l'oeuvre ; trace, motif ou fond, il vient renforcer ou contraster l'ardoise, devenant parfois lui-même matière, ne se cantonnant pas à son rôle de colle.

Ses oeuvres sont plutôt minimalistes : simplicité des formes, monochromie nuancée selon la position du regardeur dans l'espace et l'évolution de la lumière naturelle. L'artiste cherche à aller à l'essentiel, sans fioriture ni superficialité.

Si les titres sont souvent évocateurs, à chacun d'interpréter ce travail. Elle laisse l'imagination et la sensibilité l'emporter sur la réalité et le tangible.

Tableaux volontairement sans cadre, hors cadre, décadrés, recadrés, par de nouveaux repères, Caty Laurent propose une autre lecture de la mosaïque.