Nuits Blanches #1

Pauline Le Pichon
Art Contemporain


Nuits Blanches #1

360,00 €
Technique
Photographie
Support
Papier
Dimensions
30 x 60 cm
Année
2019
Chassis
Non
Encadré
Non
À propos de l'œuvre

Il fait nuit. 
Je me glisse sous la couette en espérant m'endormir rapidement. 
Je suis fatiguée mais quelque chose m'empêche de tomber dans les bras de morphée. 
Les mains moites et la chaleur qui augmente, je me tourne et me retourne sans cesse.
Je sais que trop bien ce qui m'arrive : je me suis mise à inventer des scénarios à partir du moindre détail de mon existence.
Des projections rarement rationnelles, frisant plutôt l'improbable. 
Des histoires parfois heureuses mais plus souvent angoissantes, étouffantes.
Il fait nuit et j'ai involontairement appuyé sur le bouton "et si…"
Rongée par cette voix dans ma tête, je vais encore m'endormir difficilement ou pas du tout.

"Nuits blanches" s'inspire de ces scénarios et de cet instant T où je commence à "me faire des films".
Une rencontre, un lieu, un sms…n'importe quel élément de ma vie quotidienne suffit à déclencher mon imaginaire. 
Les rideaux s'ouvrent. Mon cerveau devient un cinéma dans lequel je suis sans le vouloir et mes yeux, bien qu'ouverts sur le monde extérieur, ne voient que des films faux inspirés de faits réels. Je perds toute lucidité et je lutte contre moi-même en essayant de ne pas y croire.

Au travers de ce travail, s'exprime aussi la dualité entre l'artiste, la personne obsédée par la création d'histoires dans son travail durant la journée et l'autre, celle qui est parfois dévorée par des narrations - à la limite de la paranoïa - le soir venu. Le lien se crée entre les deux.
Le projet est thérapeutique lorsque les pensées nourrissent le travail de l'artiste et amènent celle-ci à un apaisement. Mais elles peuvent, de ce fait, devenir nécessaires, vitales à sa production.
Mon cerveau est une banque d'images, une matière à exploiter, un support à creuser. En passant de mon espace privé à l'espace public, les projections dont je suis à la fois réalisatrice et seule spectatrice deviennent des images fixes livrées au public.
Autoportraits, portraits, natures mortes. 
Tout est semblable à ce que j'imagine.

L'utilisation du triptyque établit une progression. Celle du songe qui né d'un rien et qui s'étend au point de livrer toute une séquence.Comme mes pensées nocturnes, les triptyques atteignent un certain climax et laissent finalement la personne spectatrice perplexe voire anxieuse.

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Pauline Le Pichon
Pauline Le Pichon
Pauline Le Pichon s’empare du médium photographique pour multiplier les apparences et explorer les limites que cet art peut convoquer. Autoportrait ≠ portrait, cinéma ≠ photographie, réalité ≠ fiction, intime ≠ extime, multiplication des identités, hors-champ ≠ champ... Le spectateur se retrouve en permanence dans un flou qui lui permet pourtant de s’approprier chaque image, de construire son propre récit et de s’interroger sur son rapport aux images. Par le biais de son travail, l’artiste partage sa propre expérience tout en nous interrogeant sur nos croyances et sur les personnes que nous sommes, une fois le masque tombé. Pauline Le Pichon s’inspire à la fois de ce qu’elle observe dans la vie quotidienne, sur les réseaux sociaux, et d’artistes tels que Cindy Sherman, Edward Hopper ou encore Gregory Crewdson.

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