L'atelier
Manuel Ruiz Vida sait prendre ses distances avec la surface des choses, des êtres, et de la peinture. Il évide comme personne. L’émotion, si prisée d’ordinaire, s’est écartée pour laisser place entière à la peinture. Les lieux sont indéfinis, ou presque…Ils sont débarrassés de tout, sauf de l’essentiel, empli d’absence et de peinture. On ne peut être plus peintre que lui, qui en met des couches et des couches, puis les absorbe au profond, jusqu’à faire vibrer la surface. Il part des lieux évidés, ou des objets infiniment creux, pour mieux les ensevelir dans la peinture. Il part des images du dehors pour les faire disparaitre. Il pétrifie l’étendue. Chromatique resserrée comme un étau. Au fond, Manuel Ruiz Vida remplace les apparences du monde par la peau sensible et lisse de son unifiante peinture. Comme le sang, la violence chromatique s’est retirée. Il ne garde que la trame immobile et silencieuse du visible. Sidérante présence d’une peinture dépouillée et décantée à l’extrême.
Les objets sont de la même texture et de la même chromatique que l’étendue qui les englobe comme un linceul d’univers. L’implacable objet s’est emparé de l’entour. Art d’arrêt et d’immobilité. Comme une fin du monde anticipée, intemporelle et fatale, où les objets peints, en absolue frontalité, seraient les seuls survivants. L’énigme de l’art étreint l’énigme de l’existence. Et, retenue dans ses profondeurs, la peinture vibre dans les effacements du monde.
Christian Noorbergen. Aralya n° 71 média interactif, pour l’exposition à Campredon centre d’art, mai 2016.
Estimation France : 8,69 €
Le temps de la peinture
Manuel Ruiz Vida est d'origine espagnole, il vit et travaille à Marseille. Il peint invariablement des mondes et des objets familiers sur de grands formats qu’il affectionne tout particulièrement. Ce sont pour l’essentiel des entrepôts, des cuves d’hydrocarbure, des bâtiments désaffectés ou des palissades renvoyant au paysage sidérurgique et portuaire environnant. Ce sont également des vieilles pierres observées lors de ses voyages…Ou encore ses propres outils de travail, bassines, bidons et autres récipients qui recueillent quotidiennement ses mélanges de pigments…Les peintures de Manuel Ruiz Vida ne visent pas à l’illusion. Elles mettent à l’épreuve le réel…Leur géométrie associée à un puissant effet de frontalité en font de fascinantes et mystérieuses natures mortes, celles qui murmurent la vanité de toutes choses. L’attachement que porte l’artiste à peindre la dégradation des matériaux et les modestes altérations traquées à la surface des objets renforce cette impression première d’impermanence et de fuite du temps... Manuel Ruiz Vida peint l’inexorable action du temps et ses outrages dont il fixe patiemment le fait plastique et l’éclat si caractéristique.
… Marqués par le sceau de l’abstraction, les bâtiments, les objets humbles et consumés, semblent voués à une pure poésie picturale, ils donnent à voir la peinture dans toute sa matérialité et dans une mise en exergue de ses moyens propres… De ce travail, à la fois énergique et patient, nait un dialogue et un équilibre entre la surface et l‘épaisseur. La peinture devient alors une géologie qui manifeste une succession de temporalités, celle du geste unique et perceptible dans l’instant comme celle stratifiée de la peinture qui s’inscrit dans la durée.
Véronique Baton, commissaire d’exposition. Extraits du catalogue de l’exposition Manuel Ruiz Vida Le temps de la peinture Campredon Centre d’art, L’Isle-Sur-La-Sorgue, 2016
Manuel Ruiz Vida est diplômé de l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Dunkerque. Il participe à différents ateliers, séminaires et résidences d'artistes en France et à l'étranger : Pékin, Hong- kong, Rostock, Rome. Son travail est présenté lors d'expositions individuelles et collectives en France (Campredon centre d'art- L'Isle-sur-La-Sorgue, Musée de Flandre-Cassel, Parcours de l'art-Avignon, Centre d'arts plastiques et visuels-Lille, Centre d'arts plastiques Fernand Léger-Port-de-Bouc, Galerie Depardieu- Nice….), Allemagne (Kunsthalle Rostock et Institut français de Rostock), Italie (Artothèque de Rome), Pays- Bas (Alliance française - Rotterdam, Huntenkunst biennale d’art contemporain- Doetinchem…), Belgique (Galerie Fred Lanzenberg- Bruxelles, Maison de la culture de Tournai…), Chine (Beijing Today Art Museum- Pékin), Bosnie- Herzégovine (Turkish Cultural Center Sarajevo), Espagne, Luxembourg.
Collections particulières en France :
Albi, La Colle-Sur - Loup, Lille, Lyon, Marseille, Mérignies, Mers- Les-Bains, Nice, Paris, Roubaix, Toulouse, Tourcoing, Vallauris, Villeneuve- Les-Avignon.
A l’étranger : Bruxelles, Londres, Rome.
Collections publiques et privées :
- Crossing Museum of contemporary arts, Musée des arts contemporains Sulaimany, Kurdistan d’Irak
- Télérama S. A, Paris
- Musée départemental de Flandre, Cassel
- Fonds d’art contemporain Wicar, Ville de Lille
- Ville de Roubaix
- Groupe Rabot Dutilleul, Lille
- Artothèque Lasécu, Lille
- Groupe Evin, Avelin,
- Vermeulen S.A, Tourcoing
- Fondation David Tafani, Vence
- Fondation Plage pour l’art, Wasquehal
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