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« Etre artiste, c’est créer des passerelles entre des courants antinomiques » Quentin TRUTTI

Issu d’une formation en arts graphiques en 2010, Quentin Trutti s'est perfectionné ces dernières années sur le médium acrylique en développement deux thèmes principaux : Les portraits et les scènes surréalistes représentant la mélancolie (ou le bonheur d’être triste selon Victor Hugo).

Son processus de création est rempli de paradoxes :

En amont, l’oeuvre est pensée, conceptualisée et composée telle une oeuvre architecturale par des lignes de forces et perspectives permettant de structurer l’espace et donner une vraie dynamique à la toile. Ces lignes sont très souvent laissées apparentes pour donner un aspect graphique et géométrique à l’oeuvre.

Dans la continuité de cette démarche, les espaces sont peints en aplat, demandant une forte exigence d’homogénéité et une radicalité pour rendre l’espace froid et isolé, laissant pas de place à la variation de couleur et de lumière. Les variations de teintes sont franches, jouant souvent sur les clairs obscurs et conférant une ambiance surréaliste à l’oeuvre. 

A l’inverse, les personnages constituant la toile sont faits de manière beaucoup plus instinctive, avec des coups de brosses apparents et de fortes variations de teintes et de tailles. Le cadrage large permet d’exacerber la petitesse des sujets face à l’environnement créé de façon antinomique : cela renforce le sentiment d’isolement et de mélancolie. Un sujet qui semble en inadéquation avec son environnement et qui voudrait disparaître…

L’acrylique par sa facilité d’application, son temps de séchage rapide et ses possibilités multiples, permet un geste plus spontané et instinctif tout en facilitant la constitution d’aplat

L’oeuvre nous fait s’interroger sur notre place dans l’espace et dans le monde et le regard que nous portons à notre propre solitude dans des scènes du quotidien rendues épurées et fantasmagoriques voire fantomatiques.