Un chemin

Aline Ivars est plasticienne depuis 2004 et art-thérapeute depuis 2021.
Diplômée en graphisme-illustration, Aline s’échappe au fils de l'eau d’un apprentissage technique où la finalité de la production compte davantage que le plaisir du geste créatif.

En 2015, Aline réalise deux résidences artistiques, l’une à Dakar au Sénégal et l’autre à Shangyuan près de Pékin en Chine. Le vécu de ces deux expériences a marqué indéniablement son parcours professionnel et l’a menée vers le métier d’art-thérapeute, elle se forme à l’Hôpital St Anne à Paris.

De cet enseignement où l'on parle d'intimité, de singularité et d'altérité, Aline a étudié, observé, intégré et éprouvé chacune des étapes du processus artistique de l’autre et de façon intrasèque ce qui s’est révélé au sien. Naturellement, l’expérimentation et l’apprentissage du fonctionnement d’un tel dispositif a influencé le cheminement de sa réflexion artistique autour de l'humain et du langage plastique.

Au contact sensoriel des matériaux bruts, la plasticienne contemple son environnement, en fonction de ses envies et désirs, elle teste des techniques picturales qui donnent lieu à des accidents graphiques et lui offrent les possibilités infinies d'en devenir l'interprète . Dans ses oeuvres elle utilise différentes techniques et mélanges de matériaux comme la peinture à l’encre aquarelle, des prises d’empreintes de végétaux à l’encre pour linogravure, (technique japonaise du Gyotaku) moulage en plâtre, argile, assemblage hybride d’élements divers, tissus et fils à broderie etc. Aline puise son inspiration de ses quotidiennes promenades matinales au bord de l’eau où elle sélectionne, cueille, trouve, emprunte avec gratitude des petits trésors offerts par la nature et les revalorise ensuite comme matériaux, outils ou supports.

Tel un cercle vertueux la plasticienne réutilise tous les supports et matériaux qui découlent des premières créations. La citation du philosophe grec Anaxagore: « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau » illustre la découverte de ce que Aline veut témoigner. Elle souhaite modestement au travers son langage plastique, comme un acte créatif perpetuel, rendre hommage à la magnificence de la nature, et tenter d’établir plastiquement un dialogue authentique entre art, nature et humain.