Extérieur du temple à Nara

Mengpei Liu, diplômée de l'école de Beaux Arts de Paris, vit et travaille à Paris.

La notion de qing-jing, ce « sentiment-paysage » pour le traduire de façon littéral, est à la base du travail de Mengpei Liu. Dès son enfance, elle commence son apprentissage de la peinture traditionnelle et le perfectionne en se frottant à l’encre de Chine.

En 2013, lorsqu’elle quitte son pays natal, elle découvre en France et au Japon, de nouveaux horizons qui stimulent son imagination et qu’elle immortalise derrière l’objectif. « Ces photographes sont comme des bribes de ma mémoire, elles me servent de base pour mes croquis et mes dessins préparatoires ». De Lyon à la Provence en passant par Paris ou Tokyo, elle traduit à travers des scènes urbaines et des paysages haut en couleurs, ce qu’elle voit et comment elle le voit.

Elle peint de son atelier, les arbres qui se déploie majestueusement dans la cour des Beaux-Arts de Paris, elle peint la gare de Lyon-Perrache en la rapprochant sensiblement de l’abstraction, elle peint les Baux-de-Provence en les restructurant par couche au fil des strates de couleurs. Véritable immersion à ciel ouvert, ses peintures décomposent ce que nos yeux ne savent plus regarder, inondés par une société de l’image, pour nous emmener vers une autre réalité, une réalité qui donne une étrange sensation de mouvement presque vertigineuse. De la nature à la ville, sa palette chromatique se décline sous des nuances de verts, de bleus et d’acier ponctués de touches de jaunes orangés, dont on sent la fouge impétueuse sous les coups de pinceaux.

Texte de Pauline Weber