Série "La même structure que le vent" -3

Eve Maillot est née en 1980 à l’île de la Réunion où elle vit une enfance profondément marquée par la beauté, la richesse et la diversité inhérentes aux paysages, à la culture, au peuple et à la langue créoles. Après un cursus universitaire en littérature et langue étrangères, elle entame un cycle d’étude à l’ESBAN (École Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes). Depuis, elle crée sur mesure des ateliers à destination de tous les publics, afin de transmettre et partager les bienfaits de la création. C'est à St-Jean de la Blaquière, dans l’hérault qu'elle vit et travaille actuellement.

« Mon intérêt pour le dessin – une des formes de communication les plus anciennes et les plus instinctives – et pour le fragile, le délicat et l’éphémère, m’incite à travailler sur toutes sortes de supports et avec différents médiums ou techniques. Aquarelle, encre, feutres micron sakura, fusain, estampe, gros sel, paraffine, gants en latex, ciment, pigments, sable, papier végétal, artisanal, vivant : j’explore en fonction de mes préoccupations, mes découvertes et de mes envies du moment. »

Cependant une trame se détache dans ses œuvres et qu’il s’agisse de dessin, peinture, gravure, volume ou installation, la fascination qu’elle entretient pour les formes organiques en perpétuelle évolution, la couleur bleue et les oiseaux trouve toujours le moyen de se manifester. 
« Je suis inspirée par les formes de la nature. Celle-ci fait écho à la peau qui n’est pas qu’une surface ; elle est le lieu entre deux, un espace à part entière. C’est là que se fait le contact : rencontre entre dedans et dehors, devant et derrière, visible et imaginé.»

Sa pratique s’inscrit dans le champ du sensible : dans ses réalisations elle essaie de rejoindre un espace sauvage et originel. « Je recycle souvent des images dont les silhouettes sont évidées de leur contenu pour être ensuite remplies de lignes, d’entrelacs, de nœuds. Je matérialise des énergies qui circulent et se rencontrent, à l’image du métissage. Dans mes dessins, les oiseaux ont la même structure que le vent. Mais il est important pour moi de laisser une liberté d’interprétation à chacun quant au sens de ces nouvelles images.

Le bleu est très présent dans mon travail, c'est la couleur vibratoire de l’infini. Ces plis, ces voiles, ces mutations que je représente sont des vifs – des concentrés de vie. Toute chose est en perpétuel mouvement et se transforme sans cesse ; c’est cela que je tente de restituer. En acte de création, l’artiste mute et devient capteur de la forme émergeant du chaos. »