Après plusieurs décennies dominées par l’art abstrait, la figuration connaît un regain d’intérêt inédit à la fin des années 50. Le triomphe de l’expressionnisme abstrait aux États-Unis et de la peinture gestuelle en Europe s’amenuise et une nouvelle mouvance s’élabore qui fait la part belle à la figuration.
La seconde génération d’artistes de l’expressionnisme abstrait commence à s’intéresser pour l’imagerie populaire et la vie quotidienne. Ils s’inspirent de la société contemporaine et empruntent des éléments aux affiches commerciales. La publicité ne tarde pas à se retrouver dans l’imagerie post modernisme. L’essoufflement progressif de l’expressionnisme abstrait laisse place alors à une esthétique pop qui rassemble diverses influences qui vont du Pop art, au nouveau réalisme sans oublier la figuration critique ou l'hyperréalisme. Ces artistes prennent en compte les phénomènes de globalisation et célèbrent le faste de la consommation. L’époque contemporaine reconnaît une importance majeure à la presse, à l’univers de la bande dessinée, au divertissement et à l’industrie culturelle. La palette de couleurs devient plus acidulée et les références à la culture populaire sont récurrentes. Robert Rauschenberg, Alex Katz, Tom Wesselman ou encore Andy Warhol ont contribué à l’émergence d’une scène pop.
À ce même moment d’effervescence créatrice, une nouvelle figuration se développe en France en opposition à l’art minimal et conceptuel qui dominaient. La figuration libre, dont Érro en est l’une des figures de proue, peut être intégrée dans cette grande nébuleuse pop, même si les artistes de l’époque s’en défendaient. L’une des composantes de ce mouvement est la dénonciation des conflits politiques qui divisent le monde et sa profonde considération sociale.
En France, les début des années 80 sont marquées par l’émergence de la figuration libre, mouvement artistique porté par les peintres Ben, François Boisrond, Robert Combas ou encore Hervé Di Rosa. Le groupe se caractérise par son rejet radical de l'art intellectuel qui avait dominé la décennie précédente. Les peintres de la figuration libre se démarquent par une peinture décontractée, libre et amusante qui reprend le lexique de la bande dessinée, de l’imagerie populaire et de la culture rock.
Ce retour à la figuration fait partie d’une vaste mouvance que les historiens de l’art regroupent sous le terme néo-expressionnisme et qui désigne une pluralité de courants. En Allemagne, on parle alors de Nouveaux Fauves pour caractériser les œuvres de Georg Baselitz, Anselm Kiefer ou Martin Kippenberger. Aux États-Unis, Jean-Michel Basquiat et Keith Haring imposent une nouvelle figuration qui aura une influence déterminante sur la production contemporaine.
Les années 80 et 90 constituent l’apogée du street art sous l’impulsion de Speedy Graphito reconnu comme l’un des pionniers du mouvement, JonOne et John Matos. La culture populaire est au centre des influences et les artistes utilisent la rue comme support d’un message. Les street artistes défendent une liberté d’expression et adoptent un discours politisé et intellectuel souvent teinté d’humour et de sarcasme. Ils s’approprient l’image populaire de la bande dessinée et la réinterprètent.
Aujourd'hui encore, la figure occupe une grande place dans la production des artistes contemporains et on observe une tendance générale à la figuration.
Le réservoir vous propose une sélection d’éditions des artistes incontournables tels que Shepard Fairey, Robert Combas ou Quick.